Les « contes » sont un opéra assez long, qui existe en plusieurs versions. Offenbach est mort avant sa sortie, des manuscrits ont été perdus, des ajouts effectués… ceci expliquant cela. La trame est à la fois riche de ses 22 personnages et 3 aventures imbriquées dans une principale. Pour vous permettre d’en comprendre les subtilités, Clothilde, qui assurait également le maquillage, s’est proposée d’écrire un résumé de l’oeuvre ainsi que sa vision du travail fourni pour arriver à ce spectacle.
Place maintenant au résumé…
Les contes d’Hoffman se déroulent en cinq actes…
Acte 1
Dans une taverne de Nuremberg, la muse de la poésie prend le temps d’un soir, les traits du fidèle ami d’Hoffman, Nicklausse.
Pendant ce temps, le diable sous la forme du conseiller Lindorf intercepte une lettre envoyée par une diva très populaire nommée Stella qui chante Don Giovanni à l’opéra tout proche. Elle est magnifique. Dans l’enveloppe interceptée par le démon, elle y a déposé la clef de sa loge et elle invite amoureusement Hoffmann à la rejoindre. Le diable ne supporte pas cela et projette de prendre la belle à Hoffmann.
Hoffman arrive à l’entracte, accompagné (du faux) Nicklausse. Il boit avec ses amis puis propose de raconter l’histoire de Kleinsach, un nain difforme. Alors qu’il chante, il confond tout, pense à ses histoires d’amour. Oubliant de retourner à l’opéra, il conte alors l’histoire de ses trois femmes à l’assemblée captivée.
Acte 2 : la poupée Olympia
À Paris, un savant fou nommé Spalanzani a créé une très jolie poupée. Elle est parfaitement proportionnée, et possède des yeux magiques qui lui ont été vendus par le marchand Coppélius qui est en fait le diable déguisé.
La poupée est si belle que Spalanzani offre une fête somptueuse pour la montrer. Coppélius arrive avant. Il croise Hoffmann et Nicklausse et en profite pour leur monter ce qu’il commerce… des baromètres, des thermomètres ou encore des lunettes magiques. Hoffmann finit par céder et achète ces dernières. Coppélius discute ensuite avez Spalanzani et demande une part des gains que générera la poupée, car elle lui appartient un peu par ses yeux. Le savant refuse et lui fait un chèque sans provision. Pensant avoir fait une bonne affaire, Coppélius part. L’automate arrive, Spalanzani la présente comme sa fille. Hoffmann est fou amoureux, il la voit comme une femme magnifique grâce aux lunettes. Pour lui et pour lui seul, cette poupée est bel et bien vivante.
Après qu’elle ait chanté et que les invités l’aient admirée, elle repart se reposer. Mais le diable se rend compte qu’il s’est fait berner. Spalanzani n’a jamais voulu le payer. Il entre dans une colère noire et détruit Olympia. Lorsqu’Hoffmann retire ses lunettes et qu’il se rend compte qu’il était amoureux d’un automate, il est honteux. Les invités se moquent.
Acte 3 : La tendre Antonia
À Munich, Antonia, une jeune fille de bonne famille vit avec son père. Sa mère cantatrice est morte. La jeune fille a hérité de sa magnifique voix, mais aussi de la même fragilité. Elle donc a promis à son père ne jamais chanter car cela pourrait la tuer.
Antonia se réjouit de son futur mariage avec Hoffmann, car ils sont un couple amoureux (contre l’avis du père). Un jour, le père laisse comme consigne à son valet sourd de n’ouvrir à personne, mais ce dernier comprend tout le contraire. Il laisse entrer Hoffmann. Seul avec sa belle, il lui chante une chanson composée pour elle et ils finissent par un duo au clavecin. Tout ce passe pour le mieux, mais fatiguée, Antonia doit partir se reposer. Un autre visiteur vient rencontrer Antonia… le diable, cette fois sous les traits du docteur Miracle. Il parle à la demoiselle en essayant de lui faire comprendre qu’elle ne doit pas se marier. Il lui promet une magnifique carrière musicale. Il lui met dans la tête que les enfants qu’elle aura la rendront laide, qu’Hoffmann se lassera d’elle et laissera place à l’adultère. Elle essaie de résister et y parvient jusqu’à ce qu’il fasse surgir la douce voix de sa mère. Elle s’abandonne alors au piège elle entame un touchant duo. Mais, déjà fragile après avoir chanté avec Hoffmann, cette seconde chanson l’affaiblit terriblement jusqu’à l’éteindre entièrement. Crespel son père arrive, voit sa fille mourir et rend Hoffmann responsable. Il l’aurait tué sans l’intervention de Nicklausse.
Acte 4 : Giulietta la courtisane
À Venise, le diable s’est cette fois transformé en un capitaine : Dappertutto. Auparavant, il avait déjà envouté Guiletta la courtisane qui avait volé l’ombre de son conjoint du moment nommé Schlémil.
Giulietta est une magnifique femme, mais elle est très vénale et le diable la re-ensorcèle à l’aide d’un énorme diamant. Il lui ordonne de prendre le reflet d’Hoffmann (qui symbolise aussi son âme). Elle ferait tout pour une pierre précieuse de cette taille. Dès qu’elle voit le poète, elle le séduit. Il éprouve un grand amour pour elle et il est très heureux de l’attention qu’elle lui porte et de l’obstination avec laquelle elle lui demande de le conserver tout entier dans son coeur. Elle lui tend un miroir magique. Quand Hoffmann s’y regarde, son reflet est pris. Il ne se rend compte de cela que lorsque Schlémil lui montre un vrai miroir. S’en suit un duel. Hoffmann tue son adversaire et Giulietta part avec un autre…
Acte 5
Hoffmann termine son récit à la taverne, mais durant ses histoires, l’alcool avait coulé à flots. Nicklausse explique à ses amis que les trois femmes sont les idéaux d’Hoffmann toutes trois regroupés dans la divine Stella.
Olympia a la jeunesse et la beauté qui inspire une passion irraisonnée, Antonia représente une relation stable et la bonne éducation tandis que Giulietta symbolise les femmes vénales et les promesses de passions charnelles. Hoffmann lassé de ses échecs refuse l’idée de l’amour et préfère les vertiges du vin. Il s’y abandonne.
Stella a terminé son spectacle et trouve le poête complètement ivre. Nicklausse essaie de justifier son ami, mais Sella devant son état part la tête haute au bras du conseiller Lindorf. Celui-ci, malgré ses nombreux visages a gardé tout au long de l’histoire le même caractère et a fait ressortir la vraie nature de chacune des femmes.
La muse reprend son apparence, étant la seule femme qui lui convient, ils s’en vont ensemble.
Tout conte a sa morale. Pour moi il y en a au moins une évidente apportées par chaque femme:
1) Il ne faut pas croire tout ce que l’on voit, car les apparences sont parfois trompeuses
2) La désobéissance mène parfois bien loin
3) Il faut se méfier de ce qui est trop beau et trop facile.
Il y a sûrement d’autres conclusions et interprétations, mais je vous laisse y songer…
Effectivement, ce cher Hoffmann nous invite à la réflexion au travers de ses mésaventures … on pourrait y trouver une leçon de morale pour tout un chacun…